#09 • Réseaux sociaux & Municipales

8 candidat.e.s sont désormais déclaré.e.s pour les élections municipales de mars 2020, et elles/ils sont sur tous les fronts pour tenter de séduire leur électorat en ligne. J’ai donc analysé leur stratégie numérique respective. De Twitter à Instagram en passant par Facebook, décryptage.

Sur 8 candidats, j’ai analysé la stratégie de 4 candidates. 4 candidates, 4 noms, mais en réalité 4 têtes de liste parce qu’aux municipales à Nantes un candidat présente 69 noms qui constituent une liste dont il est tête de liste. On a donc : 4 candidates, 4 listes :

• Nantes avec vous ;
• Nantes en confiance ;
• Nantes ensemble ;
• Mieux Vivre à Nantes.

Pas facile de s’y retrouver ! Ainsi , on a donc deux éléments de communication et un tiraillement entre mettre en avant le nom de la candidate ou le nom de la liste.

Autant vous dire qu’on sent rapidement les difficultés poindre... Et sur les réseaux sociaux on ne tarde donc pas à les voir.

Twitter reste un média de l’instant très plébiscité par les politiques. Sur ce réseau, l’objectif des utilisateurs est de poster leur actualité et leur décryptage de l’actualité sur tous les secteurs d’activité. Pour les politiques, l’enjeu est d’être visible des médias, des institutions, des entreprises et des citoyennes et citoyens avides d’actualité. Mais sur Twitter, à l’instar de Facebook & Instagram, les stratégies de chacune des candidates apparaît difficilement lisibles.

Côté écologistes par exemple, il y a le compte Julie Laernoes - Nantes 2020 et Nantes Ensemble. 2 comptes pour un même objectif. Résultat, de la dispersion pour l’instant, 2 825 abonnés pour le premier, et seulement 669 pour le second.

Côté LREM, même son de cloche, là où Valérie Oppelt rassemble 5 600 personnes, le compte nommé Valérie Oppelt - Nantes avec vous en rassemble 7 fois moins.

Johanna Rolland, pour sa part, compte 54 000 abonnés sur son compte Twitter, et seulement 1 400 sur celui intitulé Johanna Rolland 2020. Ici, le nom de la liste - Nantes en Confiance - a carrément été évincé au profit du seul nom de Johanna Rolland ce qui crée encore plus de confusion.

NDLR : Suite à ma sollicitation, la direction de la campagne de Johanna Rolland a précisé, post diffusion de ma chronique, que l’utilisation deux comptes dissociés leur avait apparu nécessaire pour éviter tout risque juridique car le compte Twitter de Johanna Rolland utilise pour certaines publications des photos prises par des agents de la collectivité.

Côté LR et la candidate Laurence Garnier, même stratégie. Forte de ses 14 000 abonnés, Laurence Garnier aurait pu développer sa campagne sur son compte. Mais pourtant, le compte Laurence Garnier 2020 est le compte officiel et ne mentionne pas le nom de la liste. Bilan pour le compte Laurence Garnier 2020, jusqu’ici, seulement 542 abonnés.

Sur Facebook, pour les 4 listes et candidates, c’est la même confusion qui est créé, opérée avec globalement les mêmes stratégies.

Alors on le comprend, sur les réseaux sociaux, l’idée est de proposer deux comptes distincts et d’en utiliser un pour la personnalité politique et l’autre pour la liste. L’enjeu est certes de montrer, plus qu’une candidate, une liste. Plus qu’une personne, un collectif. Mais, dans la communication, cette cohabitation est difficilement applicable.

Dès lors, quid des efforts qu’il va falloir mettre en œuvre en un mois et demi pour développer l’audience de ces comptes, d’une part, et que faire ensuite de cette audience, d’autre part ?

Pour toucher les plus jeunes électrices et électeurs, les candidates l’ont bien compris, Instagram est un “must have”.

Les nouvelles générations sont très friandes d’Instagram où les photos sont reines. Mais de ce côté, les listes et les candidates n’ont pas encore trouvé leur audience.

On voit cependant se dessiner des stratégies avec des visuels sur-mesure pour présenter de manière pédagogique les mesures phares inscrites dans les programmes. A ce jeu, les comptes Nantes ensemble & Johanna Rolland 2020 s’en sortent plutôt bien et semblent développer des stratégies cohérentes.

Mais on sent encore les candidates et listes peu à l’aise avec ce média. Les audiences sont extrêmement faibles, pas plus de 600 abonnés pour les listes. Pourtant, il y a un certain enjeu. Quand les jeunes générations, néo-votants, délaissent Facebook et que Twitter reste un media de niche, il faut apprendre à aller là où sont les jeunes. Il reste un mois et demi pour les capter et leur donner envie de suivre la campagne.

Ci-desous, retrouvez les liens pour suivre les candidates sur Instagram :

• Nantes Ensemble - Julie Laernoes
• Nantes en confiance - Johanna Rolland
• Nantes avec vous - Valérie Oppelt
• Mieux vivre à Nantes - Laurence Garnier

NDLR : pour l'ensemble de cette chronique, les chiffres annoncés ont été arrêtés au 29 janvier 2020.